Je n'imaginais pas que la photographie serait l'objet d'une évolution si importante lorsqu'adolescent, je déclenchai l'obturateur de mon premier appareil…
Débuts et déboires de la photo numérique
Quand on boudait le numérique...
Au début du siècle dernier, avant d’être accessible à un grand nombre, les prises de vues ont d’abord été réservées à des amateurs fortunés dont c’était le hobby, jusqu’à devenir, pour certains, leur métier. Il en fut autrement au début de la photo numérique.
L’argentique de l’élite
Admirez les premiers autochromes de l’époque, dont ceux de Jacques Henri Lartigue réalisés dès l’âge de 10 ans, notamment. J’ai eu la chance d’assister ce formidable photographe lors d’une prise de vues pour Paris Match. Peu habitué à la photographie en studio, il avait été charmant avec moi et m’avait accordé sa confiance pour que je règle la lumière telle qu’il le souhaitait.
Les appareils de prises de vues sont devenus de plus en plus compacts, en même temps que les formats des films se réduisaient. La qualité des films, aussi bien en couleur qu’en noir et blanc, s’est nettement améliorée depuis les premiers temps de la commercialisation de la photographie. Ces progrès techniques ont permis une démocratisation de la photo.
La plupart des reporters photographes après avoir utilisé des grands formats, tels que les chambres folding, se sont équipés par la suite de moyens formats ( les Rolley Flex au format 6×7, principalement ou les Hasselblad au format 6×6 pour ne citer que les plus connus ) puis d’appareils au format 24 x 36 ; je pense bien entendu aux prestigieux Leica, les premiers dans ce format sur ce marché.
Les sceptiques de la première heure
Tandis qu’une bonne partie de la clientèle assez aisée, familière des reflex 24×36, s’est orientée vers les premiers appareils numériques sur le marché, la plupart des professionnels travaillant en argentique, dont je faisais partie, ont tout d’abord boudé le numérique à ses débuts, vu la faible résolution des capteurs. Grâce au progrès technique, les capteurs ont toutefois gagné rapidement en résolution. Un public plus large, dont celui des professionnels, a donc été conquis jusqu’à ce que l’on assiste à la suprématie du numérique sur l’argentique.
Avec le recul, je m’amuse de constater que l’argentique et le numérique ont pris des chemins totalement inverses. L’argentique, utilisé en tout premier lieu par des initiés et des professionnels, a gagné par la suite un grand public alors que le numérique a d’abord séduit le grand public avant de gagner progressivement (et non sans heurts, je vous les conterai dans mes prochains posts) le marché plus restreint et plus exigeant des photographes professionnels. Qui l’eût cru ?
Grâce au studio Elle, parmi les premiers à s’équiper de stations numériques très onéreuses (en location), nous avons eu la chance de nous familiariser avec ce procédé innovant et entrer dans cette nouvelle ère prometteuse. Nous faisions enfin partie de cette révolution dans le monde de la photo.
Comments (0)