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La lumière est un filet d’eau

Posted by Edouard Sicot in Technique on octobre 13, 2022

Ou l'apprentissage de la simplicité...

Parmi les photographes que j’admire figure Edouard Boubat (1923-1999). Je suis particulièrement sensible à tout ce qui émane de ses photos ; même s’il fait partie des photographes dits « humanistes » dont je ne fais pas partie pour la simple raison que l’essentiel de mon travail s’est focalisé sur la « nature morte ». « Still Life » en anglais, terme que je trouve nettement plus beau et juste. 

Si je devais recommander un livre à celui ou celle qui veut se familiariser avec la photo, je lui indiquerais sans hésitation  « La photographie. L’art et la technique du noir et de la couleur » d’Edouard Boubat dans la collection Le livre de poche. J’ai offert ce livre – « une invitation à regarder mieux » – à de nombreuses personnes dont la plupart de celles et ceux qui m’ont assisté. 

Bouteille d'eau
La lumière et un filet d’eau pour comprendre le lien entre le temps d’obturation et l’ouverture du diaphragme

Pour sa clarté et pour la façon dont Boubat fait toucher du doigt l’essence de la photographie et la manière de l’aborder. Pour son côté pratique aussi : il nous livre de manière très imagée « tout ce qu’il est nécessaire de connaître et de maîtriser avant et après la prise de vue. ». Bien sûr les appareils se sont perfectionnés depuis la parution de ce livre, mais l’essentiel est là.  

L’essentiel

Il écrit ceci dans l’introduction : « Certes, l’extraordinaire nous attire un instant. Mais la simplicité, toujours présente et changeante, nous retient plus longtemps parce que c’est en elle seule que réside l’essentiel ». C’est tellement vrai ! Il faut bien sûr connaître ses gammes pour accéder à cette simplicité. Les connaître pour pouvoir mieux les oublier et se consacrer entièrement à ce que l’on désire montrer. 

La technique photographique devrait être à l’image d’un alphabet tellement bien assimilé que l’on ne devrait plus avoir à s’en préoccuper, particulièrement en situation de reportage. Je ne sais plus ou j’ai lu cette comparaison entre la lumière et un filet d’eau pour comprendre le lien entre le temps d’obturation et l’ouverture du diaphragme (j’ai cru que c’était dans le bouquin de Boubat…).

L’eau et la lumière

Imaginez un verre et l’eau coulant d’un robinet. Le verre se remplit d’autant plus vite que le robinet est grand ouvert. Et vice versa : plus le filet d’eau est mince, plus il faut du temps pour remplir le verre. Et bien, il en va de même pour la lumière : plus le diaphragme est ouvert, plus l’obturateur doit être réglé sur un temps de pose rapide afin d’exposer correctement le film, hier, le capteur numérique, aujourd’hui. Plus le diaphragme est fermé et plus l’obturateur doit être réglé sur un temps de pose long pour une exposition correcte.

Alors que choisir, un temps d’exposition long ou rapide ? Un diaphragme ouvert ou fermé ? Je reviendrai là dessus dans une prochaine publication.

D’ici là portez vous bien.

Allez ! Encore un petit mot. Un petit mot qui n’est pas de moi. Il est de Christian Bobin, lui aussi admirateur de Boubat : « Boubat ne « prend » pas ses photographies, il les reçoit, Boubat s’efface et c’est l’ange qui appuie. »

Quels sont vos ouvrages de référence pour comprendre la photographie ? N’hésitez pas à me donner les références, je les partagerai à mon tour. Je vous recommande aussi : « 3 minutes pour comprendre les 50 techniques et styles majeure de la photographie. » aux éditions Le courrier du livre.

Comments (2)

  1. Lenoir dit :

    Bonjour Édouard,
    Moi qui ai visité l’exposition sur les Choses et les natures mortes, je découvre l’expression still life pour désigner ces dernières. Termes que je trouve tout à fait approprié ! C’est d’ailleurs un des objectifs de cette exposition qui renouvelle notre regard sur les natures mortes et plus largement les choses ! Belle journée.

    • Edouard Sicot dit :

      Bonjour Dominique, Nous sommes bien d’accord 😉 Garder un regard neuf, un réel intérêt pour ce qui nous entoure, c’est tellement important.
      « C’est de voir qu’il s’agit » est le titre d’un livre de Robert Delpire. Bien qu’une grande partie de son livre soit consacré à des photographes de renom, il nous fait partager son goût pour l’image en général plutôt que pour la photo en particulier.  » Chacun de nous doit réapprendre à voir. » écrit-il. Je vous le recommande si vous ne vous l’êtes pas déjà procuré.
      Bonne soirée

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