Au début du siècle dernier, avant d’être accessible à un grand nombre, les prises de vues ont d’abord été réservées…
Il était une fois un photographe
Ou comment un petit garçon découvrit l'émerveillement...
Je n’imaginais pas que la photographie serait l’objet d’une évolution si importante lorsqu’adolescent, je déclenchai l’obturateur de mon premier appareil photo : un Kodak instamatic. J’étais aussi à mille lieues d’imaginer que je serai un jour, photographe. A l’époque, nul besoin de mentionner le fait que nous utilisions un « appareil argentique » pour le distinguer de « l’appareil numérique » puisque ce dernier n’existait pas.
L’instamatic que l’on m’avait offert pour mes 15 ans, était très simple d’utilisation. Le film, un négatif noir et blanc ou couleur, était inséré dans une cassette facile à placer au dos de l’appareil. Il fallait avoir exposé le film dans sa totalité (24 ou 36 poses) avant de l’envoyer au laboratoire. Pas besoin de le rembobiner comme ce fût le cas pour les appareils nettement plus perfectionnés que j’ai utilisés plus tard. Nous étions loin de l’instantanéité d’Instagram et de l’immédiateté du numérique ! Il m’arrivait même d’oublier la cassette (ou « cartouche ») et de la donner à développer des mois après l’avoir sortie de l’appareil… C’était alors une surprise de découvrir des photos d’un passé plus ou moins proche.
Le faiseur d’images
Lorsque je revois les images réalisées dans mon enfance, classées dans un album un peu jauni, je constate à quel point cela m’amusait de jouer avec ce faiseur d’images, tellement simple à utiliser. Pas de réglage de mise au point, ni de réglage d’ouverture du diaphragme. Pas de flash ; il est apparu sur les versions suivantes avec les Flahcubes puis les Magicubes. Ces cubes présentaient sur chacune de leur 4 faces, une ampoule flash. La molette qui permettait d’avancer le film à la vue suivante, entrainait une rotation d’un quart de tour du cube. Celui-ci ne pouvait fournir que 4 éclairs (un par face). Une fois les quatre éclairs déclenchés, le cube était jeté et remplacé. On ne se souciait pas encore de la préservation de l’environnement, à l’époque !
La surprise de la chambre noire
Une nuit, je m’étais positionné dans l’obscurité de la chambre que je partageais avec mon frère, de manière à le sur…prendre lorsque, suite à ma demande, il appuierait sur l’interrupteur pour allumer la lumière. Surprise de mon frère ébloui par le flash, au moment même où le déclic de l’interrupteur me donnait le signal de déclencher « à l’aveugle. » Je fus enthousiasmé de découvrir cette surprise bien visible sur son visage, immortalisée par la photo. Son expression avait été si brève ! J’étais ravi que l’appareil ait pu capter cet instant. La photo était un jeu, un piège du temps. Elle continue de l’être, bien des années plus tard.
Un travail qui laisserait place au jeu, à la beauté, aux surprises, plus souvent heureuses que mauvaises, voilà ce qui m’attirait. Ce jeu, ce plaisir d’exercer un métier de passion a toutefois nécessité, apprentissage, observation, patience, travail et rigueur. Ne pas parler toutefois du stress, serait faire l’impasse sur une des réalités de ce métier.
Surprendre
C’est aussi un des buts de la photographie. Sur … prendre, sans saisir, une autre manière d’aborder la vie pour moi qui étais bien timide ! Puisque j’évoque la timidité, la photographie m’a invité à aller à la rencontre des gens et du monde quand il le fallait et à me fondre dans le paysage, dans d’autres occasions. Une bonne thérapie, en quelque sorte.
A bientôt pour d’autres anecdotes, dont la surprise de voir la photo se révéler dans l’obscurité d’une autre chambre noire, celle du laboratoire photographique.
Súper Edouard de te lire et de retrouver ces anecdotes et des beaux moments partagés, merci de les partager ❤️😘
Merci Sivina, oui, un réel plaisir de partager tant de jolis souvenirs. 😘 ❤️